20/03/2003
Les activités liées à la forêt et à la transformation
du bois en France sont à une période charnière, caractérisée
par l'accroissement de la ressource et de l'investissement industriel.
Le contexte est de plus en plus exigeant du fait de l'internationalisation des
marchés, de la concurrence des autres matériaux et des problèmes
d'environnement et de recyclage des produits. Les industries du secteur sont donc
confrontées à de nombreux défis.
Les ressources forestières
Les espaces boisés français progressent pour occuper aujourd'hui
29,6% du territoire, la forêt proprement dite représentant 93% de
ces espaces. Peu développés dans le nord et l'ouest du pays, ils
occupent une place importante dans le sud-ouest et les massifs montagneux. Ils
dépassent 50% dans 8 départements dont les Landes (65%) où
la production de bois est importante.
Les tempêtes de décembre 1999, si elles ont provoqué des dommages
aux peuplements forestiers, n'ont pas changé la nature boisée des
terrains.
Les trois quarts des forêts soit près de 10,6 M ha, sont des propriétés
privées, le reste se partageant entre propriété communale
et propriété de l'Etat.
Les
arbres qui peuplent les forêts sont très variés, on dénombre
136 espèces forestières qui sont classées en deux groupes
: feuillus et résineux. Ces derniers couvrent près de 5 M ha et
dominent les régions montagneuses et dans les départements des Landes
et de la Gironde où ils représentent entre 75 et 90% de la superficie.
Ces deux départements sont d'ailleurs parmi les régions les plus
productives de France.
Bien que le bilan des chablis de décembre 1999 ne soit pas encore définitif,
on estime que la France a perdu près de 140 M de m3. Le volume moyen a
donc baissé de 10 m3/ha environ.
Les exploitations forestières
Les exploitations forestières françaises sont de très
petites unités qui réalisent cependant 50% du CA de la profession
et 60% de sa valeur ajoutée.
L'Aquitaine qui possède le premier domaine forestier des régions
françaises concentre 18% des capacités productives. Plus généralement,
la moitié de la valeur ajoutée de l'activité se localise
dans cinq régions : l'Aquitaine, la Lorraine, la Franche-Comté,
Rhône-Alpes et Champagne-Ardenne.
En 2000, année marquée par les conséquences de la tempête,
la récolte s'élève à 45,8 M de m3. Elle se caractérise
par une hausse de 27%, plus accentuée sur le bois d'uvre exploité
en priorité que sur le bois d'industrie.
Le stockage des bois récoltés sur parc, une forte progression des
exportations (+ 113% sur les grumes) et une conjoncture favorable ont permis une
valorisation correcte de ces bois.
Les scieries
Les
scieries de plus de 20 salariés génèrent un CA de plus de
2 Mds d'euros soit 25 % de l'ensemble des activités du travail du bois.
Comme dans le domaine forestier, la moitié de l'activité de sciage
en France se concentre dans cinq régions : l'Aquitaine (19%), Rhône-Alpes
(11%), Lorraine et France-Comté (8% chacune) et Bourgogne (6%).
Les 282 scieries de 20 salariés et plus réalisent près de
2/3 du CA. Parmi elles, une dizaine seulement emploie plus de 100 salariés.
En 2000, les retombées de la tempête et la bonne conjoncture économique
ont créé un climat de forte activité dans le sciage et le
rabotage du bois.
La production de sciages en 2000 s'élève à 10,5 M de m3 (+
2,9%). Les exportations progressent de 8% alors que la demande intérieure
reste soutenue.
Les tempêtes de décembre 1999 ayant mis à bas l'équivalent
de trois récoltes annuelles, 350 aires de stockage par voie humide de 7
M de m3 ont été créées en 2000. Les stocks de sciage
au 31 décembre 2000 atteignaient 0,6 M de m3.
Les emballages en bois
Le secteur des emballages en bois est un secteur fragile : baisse de 8% de
sa part de marché en 10 ans, marché concurrentiel, secteur évoluant
encore dans un monde artisanal.
Par conséquent, le secteur se restructure en fusionnant des entreprises
et notamment dans les emballages légers.
Proche des zones maraîchères et des lieux d'approvisionnement, 1/3
des effectifs du secteur de l'emballage en bois travaille sur la côte atlantique.
Destinée au secteur agroalimentaire pour les emballages légers et
les ouvrages de tonnellerie, au secteur du transport et à la logistique
pour les palettes et les caisses-palettes, les caisses et l'emballage sur mesure,
l'industrie de l'emballage en bois dépend fortement de la santé
de l'ensemble de l'industrie.
Par ailleurs, la concurrence des emballages en plastique ou en carton affecte
les entreprises fabriquant des emballages légers en bois.
La tonnellerie par contre, se démarque. Ces produits sont en pleine expansion
: en cinq ans, les quantités livrées ont triplé.
Les charpentes et menuiseries
Ce
secteur est essentiellement composé de petites unités ce qui les
pénalise à l'exportation. Ce sont les entreprises de plus de 250
salariés qui réalisent la moitié des exportations. Le nombre
d'entreprises a chuté de 14% entre 1995 et 2000, malgré la reprise
du marché du bâtiment. Cependant, le CA et les effectifs augmentent
légèrement. Certaines entreprises ont ainsi dû se diversifier
dans la menuiserie PVC.
Cette branche industrielle dépend étroitement de la santé
de la construction et tous les produits liées à cette activités
sont concurrencés par d'autres matériaux. C'est ainsi que certains
fabricants ont développé des produits qui associent les matériaux
: bois-plastique, bois-aluminium même si ces productions restent marginales.
Les panneaux de bois
Cette industrie est récente et présente des atouts dans la compétition
internationale. En 2000, le secteur emploie près de 10 000 salariés,
réalise 1,8 Mds d'euros de CA (soit 28% de l'ensemble du travail du bois),
et produit près de 5,7 M de m3 plaçant la France au 2ème
rang européen.
Fortement présente sur la façade atlantique, cette industrie trouve
ses débouchés dans le bâtiment, l'ameublement, les emballages
et l'affichage. Elle fabrique quatre grandes familles de produits : contreplaqués,
panneaux de particules, panneaux de fibres, placages. Les panneaux de fibres MDF
(medium density fiberboard) fabriqués en France depuis la fin des années
90, continuent leur progression.
L'ameublement
L'industrie du meuble meublant et du meuble de complément réalise
30% du CA dans l'ameublement en bois et emplois 1/3 des effectifs. Ce secteur
se compose pour l'essentiel de petites unités et l'artisanat y est très
développé. Développer la créativité et l'innovation
restent un enjeu majeur de la profession pour reconquérir les consommateurs
et contrer les importations.
Quant au secteur des sièges en bois, les unités de production des
chaisiers et carcassiers se regroupent autour de trois sites géographiques
dont l'Aquitaine tandis que les fabricants de fauteuils et canapés sont
disséminés sur le territoire. Depuis 1998, les résultats
de l'industrie du siège se redressent, dynamisés par la production
de fauteuils et de canapés ayant intégré de nouveaux produits.
Les pays fournisseurs varient en fonction des produits mais l'Italie attaque sur
tous les créneaux.
L'industrie du meuble de cuisine et de salle de bains en bois est un secteur dynamique
qui a connu une forte croissance en 2000. Malgré l'importance de certains
grands groupes industriels, le secteur demeure encore largement atomisé
avec presque une entreprise sur deux qui emploie moins de 50 salariés.
L'industrie des meubles en bois de bureau et de magasin est un secteur atypique
de par la finalité des produits et les populations qui le composent (fabricants
de meubles de bureau et fabricants de meubles de magasin). La production de meubles
de magasin croît régulièrement de 10% par an depuis 1997.
Source : SESSI
- Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie
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le dossier sectoriel complet (Le Bois en chiffres - édition 2002, format
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Autres documents disponibles :
- Travail
du bois et fabrication d'articles en bois (format pdf, 34 Ko)
- Meubles
(format pdf, 33 Ko)
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