12/11/2007
Invité par la Communauté de communes de Mimizan pour présenter l’avenir de l’habitat bioclimatique, Jean-Luc Sandoz a introduit aux professionnels et au public son analyse quant à l'avenir du bois.
Le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs pour l’Homme sont dans tous les esprits. L’actualité californienne, le Grenelle de l’environnement français et la flambée des prix du pétrole soulignent l’urgence de donner les moyens aux citoyens et aux consommateurs d’y répondre.
Jean-Luc Sandoz, universitaire et concepteur spécialiste de la résistance des matériaux bois, explique qu’il faut réduire à l’horizon 2020 nos émissions de CO2 à 30%. Un objectif ambitieux qui passe notamment par l’utilisation du bois dans la construction.
Les matériaux les plus employés actuellement sont des matériaux du 20ème siècle.
Lorsqu’un kilogramme de bois absorbe 1,5 KG de CO2, 100 kg de ciment émettent pour leur transformation 11O kg de CO2 avant même d’être employés à construire.
Dès lors, le bois est le matériau le plus pertinent et les arguments des concurrents béton et acier sur la déforestation ne tiennent pas.
En effet, jamais la forêt ne s’est autant accrue dans le monde. Le quart des arbres plantés dans le monde le sont en Chine. Dans les 10 à 15 ans à venir, la Chine sera le premier producteur. La Russie suivra. Les décisions récentes du Kremlin visent en effet à freiner les exportations de grumes pour structurer la filière de transformation intérieure.
Le Brésil quant à lui prendra la 3ème place du podium. Sa reforestation dans le sud lui permet de compenser et même de progresser alors que la déforestation amazonienne se poursuit.
A cette mondialisation, les maîtres du bois canadiens, scandinaves et allemands répondent par une filière bien structurée et innovante avec l’exemple des BMR, bois massifs reconstitués, comme les bois aboutés ou les duo.
Dans cette mondialisation, où placer le massif forestier des Landes de Gascogne et son petit million d’hectares ?
Aujourd’hui, le massif s’accroît en volume plus vite qu’il n’est exploité. Les industries du panneau et de la papeterie sont soumises à une féroce concurrence internationale.
Dès lors, il est impératif de mieux exploiter notre massif. Construire plus en bois est une opportunité dans la situation actuelle tant sur les plans climatique, économique que sociologique. Une opportunité qui doit contribuer à la compétitivité de notre massif forestier. Un massif déjà bien armé grâce à des méthodes d’exploitation qui garantissent sa durabilité.
A n’en pas douter, le massif et ses constructeurs bois vont devoir passer à la vitesse supérieure s’ils veulent pouvoir se placer dans la course à la maison bois bioclimatique, notamment pour l'approvisionnement.
Celle-ci présente l’avenir de la construction dans son ensemble (lire par ailleurs).
A quelques exceptions près, les Français n'ont pas été présents au premier rendez-vous d’un approvisionnement adapté avec des gammes de produits pour la construction très complètes.
Les Allemands, très en avance dans ce domaine, ont su proposer un outil de transformation très performant et souple pour l’approvisionnement de la construction bois. En France, OSSABOIS a réussi à développer un système équivalent avec le Haut-Forez. Ulis développe un système similaire sur le massif. Un partenariat d’expérience a été vu à ce sujet entre le Haut-Forez et Mimizan.
Cette étape nécessaire a toutes les raisons d’être soutenues par la demande. Les consommateurs ayant intégré la démarche d’une construction naturellement réalisée dans des matériaux locaux.
Pour réussir la maison bois bioclimatique, l’approvisionnement n’est pas tout. L’aide à l’investissement des territoires est un point capital.
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