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AG du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, le 24/09/2004 à Biganos

20/10/2004
Réunie le 24 septembre à Biganos (33), l'assemblée générale du Syndicat des sylviculteurs du Sud Ouest s'est ouverte sur un bilan peu optimiste de la situation tempête de 1999. Christian Pinaudeau a souligné la faiblesse des perspectives de financement affectés à la forêt face à des obligations réglementaires qui ne cessent de s'alourdir. Rappelons que le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, avait annoncé le 25 mars 30 millions d'euros de crédits d'engagement, suite à la manifestation des forestiers aquitains à Castelnau en février dernier. C'est à 14,4 millions d'euros seulement que plafonnaient au mois de septembre les crédits d'engagement, tandis que les crédits de paiement de 2003 ne sont toujours pas payés. Inquiétude des industriels, entreprises forestières en situation difficile, et peu d'avancées sur le terrain (dans le Médoc, il reste encore plus de 50 000 hectares à reboiser sur les 80 000 détruits par la tempête).

Des atouts à faire valoir
C'est sur le thème de la forêt cultivée que le Président du Syndicat a ensuite présenté son rapport moral, suite à la récente création d'une Union nationale de la forêt cultivée. Rappelant le rôle premier de la forêt du massif gascon, la production de bois, et son corollaire, "l'intervention permanente de l'homme pour assister la nature", Gilles de Chassy a insisté sur le rôle fondamental de la sylviculture, qui confère à la forêt son rôle primordial de production de matière première. Qui s'inscrit également dans la stricte logique de l'article L-1er du Code Forestier : "la mise en valeur et la protection des forêts sont reconnues d'intérêt général". Un art enfin qui est empreint de modernité, de science et de technologie.
Depuis sa création, la forêt du massif aquitain n'a jamais cessé d'être cultivée. La productivité à l'hectare a été multipliée par 2,5 en 40 ans. Economie créatrice d'emploi et de richesse, la filière dispose d'atouts pour répondre à la demande d'un marché de plus en plus orienté vers les résineux. Parmi ces atouts, la certification, condition du maintien des acteurs de la filière forêt-bois-papier dans la compétition nationale et mondiale, et qui garantit aux consommateurs qu'ils contribuent, par leurs achats, à une gestion durable des forêts. Aujourd'hui en Aquitaine, plus de 600 000 ha de forêt sont certifiés PEFC, soit 3 600 propriétés. Adhésion également de 470 entreprises d'exploitation et de travaux sylvicoles, 66 chaînes de contrôle certifiées. Le Syndicat a d'ailleurs été le moteur et le catalyseur de la mise en place du schéma de certification régionale. Autre atout d'importance pour la filière : une organisation exemplaire du massif en matière de DFCI (Défense des forêts contre l'incendie). Quand à la tempête de 1999, si ses ravages peinent à se dissiper, elle a néanmoins entraîné une accélération de la mécanisation de la récolte depuis 2000, d'où une diminution des coûts d'exploitation.

Une grande initiative est née récemment dans le but de faire reconnaître le sylviculteur dans la politique nationale, et regrouper les producteurs forestiers afin de défendre leur spécificité : l'Union nationale de la forêt cultivée. Les messages de l'Union devront atteindre trois objectifs : l'Etat, appelé à soutenir le concept d'entreprise sylvicole, le grand public, pour combattre les idées reçues sur les réalités de la forêt cultivée, et enfin le marché, pour assurer la promotion de produits issus d'essences et de massifs certifiés.

Après avoir salué l'accord récent sur le transport de bois rond (voir info express), qui représente un progrès de compétitivité appréciable, Gilles de Chassy a rappelé deux projets qui tiennent à cœur au syndicat :
- Une innovation permettant de satisfaire à la fois à la programmation de l'offre et aux besoins de trésorerie des sylviculteurs (achat par une société commerciale indépendante de lots de bois sur pied à maturité différée, contre acompte, le solde étant réglé au cours du marché).
- La charte de cubage, élaborée avec les principaux acteurs de la filière, sur la base d'un travail préliminaire du GPF Sud Gironde (voir article "Vente de bois et cubage"), dans le but d'introduire un mode d'évaluation objectif du volume et de la qualité des coupes rases, afin de favoriser une transparence des transactions.

L'urgence du regroupement
Le bilan des atouts du bois d'Aquitaine a ensuite fait place à un constat des faiblesses, avec en première place le mal d'identité dont souffre le pin maritime. Une politique de filière efficace pour contrer cette menace doit passer "par une interprofession lucide et solidaire", dont le regroupement constitue "une nécessité voire une urgence". Urgence de conclure un véritable accord interprofessionnel, afin de donner d'un grand massif forestier cultivé une image cohérente, de présenter des projets d'intérêt collectif, et de poser les bases de campagnes collectives de communication.
Une Interprofession nationale est aujourd'hui en train de se mettre en place. La question d'une interprofession spécifique "pin maritime" est donc plus que jamais d'actualité, afin de se prévaloir d'une autonomie de fonctionnement et de fixation des moyens financiers nécessaires aux besoins spécifiques de l'Aquitaine. Ce qui n'empêcherait d'ailleurs pas de s'associer chaque fois que nécessaire à des actions génériques en faveur de l'utilisation du bois.
Par ailleurs le renforcement du couplage forêt / industrie est indispensable, car les débouchés du bois transformé concernent les sylviculteurs.

Après avoir appelé de ses voeux "une vraie volonté politique traduite par des mesures incitatives", M. de Chassy a achevé son rapport en demandant aux auditeurs de soutenir et faire connaître la nouvelle Union nationale de la Forêt cultivée. La forêt cultivée, en effet, est la seule qui puisse répondre aux attentes de l'économie, de l'emploi et de la société de demain ; c'est un bien durable.

Voir le manifeste de l'union nationale de la forêt cultivée (.pdf, 562 Ko)


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