Actualités

A la découverte du gemmage

15/07/2008

De mai à octobre, chaque jeudi, à la maison de Leslurgues à Mimizan-Plage, d’anciens gemmeurs font découvrir aux visiteurs un métier disparu depuis 1991 et qui a longtemps employé des générations de landais.

Très beau temps ce jeudi matin à Mimizan-Plage. Il est dix heures, il fait encore frais. Les visiteurs se pressent pour découvrir un métier qui, jadis, employait de très nombreux Landais.

Du pastoralisme au gemmage

Lorsque planter chaque parcelle de pins des Landes est devenu une obligation légale en 1857, Napoléon III signait le passage du pastoralisme avec l’élevage extensif de moutons au profit de la gemme.

Le gemmage était une activité familiale. Le père, gemmeur, maîtrisait une technique qu’il transmettait à ces fils. Les femmes et les enfants restaient cantonnées le plus souvent au travail de récolte. Le gemmeur quittait la maison pour la semaine, partait en forêt pour travailler. Le travail de la gemme ne suffisait pas néanmoins pour vivre correctement.

Les gemmeurs pratiquaient également l’élevage de poules, de vaches, de cochons et, bien sûr, de moutons.

Des journées de 16 heures

La journée démarrait dès le lever du soleil et ne se terminait qu’avec la nuit. Lors des plus longues journées : « on pouvait travailler jusqu’à 16 heures par jour, précise l’un des anciens gemmeurs ». Lors de ces journées rythmées par le soleil et les repas, le gemmeur parcourait 50 km, travaillait sur 1500 à 1800 arbres. A force de manipuler les instruments, les mains se couvraient de corne. «  On faisait sauter la corne avec le hapchot, se souvient l’un des gemmeurs »

La résine aujourd'hui

La gemme ou, plus communément, la résine est toujours transformée aujourd’hui. Distillée, on en extrait l’essence de térébenthine. Celle-ci entre dans la composition des produits d’entretien bien sûr, mais aussi de cosmétiques, de parfums, de confiseries ou bien encore de médicaments. En 1991, toutefois, cette activité s’est éteinte. Très peu rémunérés, les derniers gemmeurs n’ont pas trouvé de successeurs. Les ateliers de résine, de leur côté, ne traitaient plus assez de matière première pour continuer.

De l'écorçage à l'amasse

A l’instar de l’agriculture, le gemmage est une activité rythmée par les saisons. L’année démarre en février avec l’écorçage. A l’aide de l’espourguit, on dégage l’écorce pour atteindre le bois à l’intérieur duquel coule la résine. Après cette opération, le gemmeur cramponne l’arbre. Maillet et pousse-crampon en main, il enfonce un crampon. Il va servir de bec pour que la résine se verse dans le pot fixé à l’arbre.

On entre dans le vif du sujet de mai à octobre. Chaque semaine, le gemmeur muni du fameux hapchot procède au gemmage en tant que tel. Il découpe une fine couche de bois pour que s’écoule la résine. La récolte de la résine qui a coulé dans les pots se fait en famille. C’est l’ammasse. On vide les pots dans de plus grands pour les mener aux quais à résine. De là, ils étaient chargés sur des charrettes pour être menés à l’un des 123 ateliers à résine des Landes.

Le gemmage a participé à une véritable révolution agraire et paysagère. La plantation systématique de la forêt ne s'est pas faite sans heurts avec les bergers, privés de leur terre. A la fin du XIXème siècle, on surnomma le pin des Landes, l'arbre d’or pour sa résine. Celle-ci a largement contribué à améliorer les conditions de vie des paysans landais.

Aujourd’hui l’activité a disparu en Aquitaine. Des recherches ont toutefois fait apparaître que la résine pourrait entrer dans la composition de médicaments pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. De quoi renforcer la fierté des anciens gemmeurs et pourquoi pas relancer le gemmage en Aquitaine.

En images

L'écorçage vise à décoller l'écorce du pin pour poser le crampon.

1ère étape, l'écorçage vise à décoller l'écorce du pin pour poser le crampon et atteindre la résine qui coule dans le bois.

Le cramponnage consiste à poser un crampon, une sorte de rigole par laquelle va couler la résine.

2ème étape, le cramponnage consiste à poser un crampon, une sorte de rigole par laquelle va couler la résine. Le gemmeur va venir fixer le pot juste au-dessous.

Pot de résine.

C'est dans des pots semblables à celui-ci que la résine est recueillie.

Le résinier gemme l'arbre pour libérer sa sève.

3ème étape, à l'aide du hapchot, le résinier gemme l'arbre pour libérer sa sève.

Le pot est fixé et râclé.

4ème étape, l'amasse signifie la récolte. Pour récupérer toute la résine des pots, des techniques abouties ont été élaborées. Ici, le pot est fixé et râclé. La résine se dépose dans le bac. Avec sa roue, ce système était aussi moins éprouvant que de porter les bacs jusqu'aux quais à résine.


Les autres articles de Juillet 2008 :


Consulter les archives

Imprimer

Mon compte

Mot de passe oublié ?

Pas encore de compte ?

© www.mediaforest.net - Communaute de Communes de Mimizan - 1997/2018 - CNIL n°542244
Site de la Communaute de Communes de Mimizan