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Canada : des cartes routières technologiques pour l'industrie du bois
10/03/2005
Initiative du gouvernement canadien, des "cartes routières technologiques"de l'industrie du bois, disponibles sur le web, se proposent de faire le lien entre technologie et planification. Elles constituent une véritable mine d'informations clés pour les entrepreneurs du massif aquitain.
"Bâtir une économie du savoir grandissante et concurrentielle"
Le ministère de l'Industrie, qui s'est fixé pour mission de "travailler avec les Canadiens pour bâtir une économie du savoir grandissante et concurrentielle", entend bien "rehausser les conditions d'investissement, mettre en valeur le rendement de l'innovation au Canada, accroître la part canadienne du commerce mondial et créer un marché équitable, efficient et concurrentiel". C'est dans ces objectifs qu'a été mis en place dès 1996 le site Internet Strategis qui, en offrant à tous les Canadiens des renseignements d'affaires et de consommation sans limites de temps ou de lieu, a permis des économies considérables tout en améliorant l'efficience du service rendu. Strategis se sert des nouvelles technologies pour offrir des applications interactives, notamment des outils d'analyse comparative personnalisés, des calculateurs de coûts et de la planification d'affaires en ligne.
La carte routière technologique, une liaison entre la technologie et la planification.
Une carte routière technologique est un catalyseur de l'innovation axée sur le marché qui prend ses directives de l'industrie et est soutenue par le gouvernement. Grâce à elle, une industrie trace la voie vers l'innovation à l'échelle mondiale et lance le plan d'actions pour y parvenir.
A la fois processus et outil prévisionnel, la carte routière technologique a pour objectifs :
- de prédire les technologies essentielles qui répondront aux besoins des marchés de demain ;
- de tracer une voie pour la commercialisation des technologies appropriées ;
- d'aider l'industrie à profiter des nouveaux débouchés ;
- d'éclairer les décisions concernant la R&D en technologie ;
- de créer de nouveaux partenariats et de nouvelles alliances en R&D au Canada et à l'échelle internationale ;
- d'apporter une contribution cruciale aux politiques gouvernementales.
Bois de sciage et produits à valeur ajoutée
L'une de ces cartes, sorte de feuille de route pour la filière, est particulièrement intéressante à consulter : elle concerne les "bois de sciage et produits à valeur ajoutée".
Parue en octobre 2002, puis remise à jour à l'été 2003, cette carte établit l’importance de l’innovation pour les principaux secteurs de l’industrie du sciage et de la valeur ajoutée, identifie les technologies nouvelles et prometteuses, et propose des priorités pour l’avenir. Elle présente aussi certaines recommandations quant à l’infrastructure et à l’organisation susceptibles d’aider les divers secteurs de l’industrie et leurs partenaires à élaborer des plans d’action spécifiques afin d’exploiter toutes les possibilités qui s’offrent à eux.
Son contenu provient en bonne partie des spécialistes de Forintek, l'institut de recherche sur les produits du bois du Canada. L’information recueillie a été complétée par des échanges avec divers experts-conseils, représentants de l’industrie, fournisseurs d’équipement, représentants d’établissements d’enseignement et de recherche, représentants d’organismes gouvernementaux, ainsi que par une recherche bibliographique. Les secteurs industriels couverts sont les bois résineux, les bois feuillus, la deuxième transformation et les bois d’ingénierie, à l’exclusion des panneaux et produits dérivés des panneaux, lesquels sont couverts par la Carte routière technologique d’Industrie Canada sur les Panneaux dérivés du bois. L’étude ne porte pas sur les systèmes de construction.
Elle met en exergue le fait que les industries concurrentes ont énormément investi dans des projets de développement et de promotion afin d’augmenter leur part du marché, avant de souligner que l'industrie canadienne du bois, à l'avenir, devrait dépendre de plus en plus de la technologie et du savoir. "Dans les années à venir, on peut s’attendre à ce que soient maintenues les initiatives visant à maximiser le rendement matière et à minimiser les coûts de production. Les stratégies de diversification devraient entraîner une croissance rapide du secteur de la valeur ajoutée, lequel a ses propres besoins en technologie et en innovation, en plus de devoir renforcer son potentiel de design."
La carte se divise en neuf chapitres. Le chapitre 2 situe l’industrie en perspective. Le chapitre 3 décrit comment l’industrie perçoit son évolution dans des conditions favorables. Les chapitres 4 et 5 portent sur le secteur du sciage primaire de résineux et de feuillus. Ils portent sur la technologie, ses tendances apparentes et son évolution prévisible. L’information comporte une brève description des méthodes et techniques existantes et l’identification des principales innovations techniques potentielles, y compris, le cas échéant, certaines percées technologiques possibles. Les projections technologiques peuvent prendre la forme de modifications ou d’améliorations apportées à des méthodes de production en usage ou à des caractéristiques de produit. En règle générale, ce genre d’innovation est relativement peu coûteux et il est susceptible de produire des gains proportionnellement élevés sans grand risque. Le chapitre 6 porte sur la deuxième transformation; le chapitre 7 traite des bois d’ingénierie. Le chapitre 8 parle des bois d’apparence et le chapitre 9, des bois traités.
Percées technologiques
Le chapitre 10 décrit plus en détail les percées technologiques identifiées dans les chapitres précédents. Les percées envisagées sont audacieuses, mais elles ont une chance de se réaliser dans la prochaine décennie si les programmes appropriés de R&D bénéficient de ressources suffisantes et si la recherche sait tenir compte des objectifs commerciaux et des impératifs économiques.
Ce chapitre énonce tout d'abord qu'outre la faisabilité technique, les percées technologiques exigent la faisabilité économique. Il indique ensuite que le succès de l’industrie canadienne du bois au cours de la prochaine décennie dépendra dans une grande mesure de sa capacité à devenir une industrie de savoir. Les développements technologiques proposés dans la suite du chapitre relèvent pour beaucoup de l’acquisition et de l’analyse d’information : information technique, mais aussi information commerciale concernant les marchés, les finances, l’équipement, etc.
Les principales rubriques de ce chapitre concernent :
- Les techniques d’analyse graphique appliquées à l’analyse des peuplements forestiers et de la matière première (secteur primaire)
- L'application des concepts de gestion intégrée production-distribution à l’optimisation des approvisionnements (tous les secteurs)
- Les scanneurs externes et internes pour les billes et les sciages (tous les secteurs)
- La reconnaissance automatique des essences de résineux (sciage de résineux)
- L'écorçage intelligent pour optimiser le rendement matière et la qualité des copeaux (secteur primaire)
- Le triage des bois en catégories de potentiel de séchage semblable (tous les secteurs)
- L'automatisation du contrôle de la qualité et de l’appareillage des bois à l’aide de systèmes de vision informatisés
- L'automatisation de la mise au point des machines et des changements d’outil (tous les secteurs)
- La commande de séchoir susceptible d’optimiser le programme de séchage en fonction de la charge contenue et des conditions externes (tous les secteurs)
- Les systèmes de classement intégrés en continu (sciages de résineux et bois d’ingénierie).
Le chapitre conclut en précisant que "les percées technologiques réalisées dans d’autres domaines, notamment celui des sciences informatiques, rendront possible la création d’outils puissants pour la solution de problèmes technologiques qui paraissaient insolubles il y a seulement quelques années. Les attitudes ont changé, elles aussi, et on trouve dans l’industrie une plus grande ouverture à l’innovation et une plus grande tolérance du risque qu’elle représente. L’évolution de la technologie et des conditions économiques entraîne une évolution parallèle des possibilités de percées technologiques, et tout programme de R&D doit comporter une veille technologique des innovations dans les autres secteurs industriels.
Dans bien des cas, la rentabilité représente précisément l’essentiel du problème à résoudre, surtout dans le cas des PME (secteur de la valeur ajoutée, en particulier), pour lesquelles les machines à haut rendement coûteuses sont injustifiables."
Le chapitre suivant donne des recommandations visant à créer l’infrastructure nécessaire au développement d’une industrie du bois fondée sur le savoir et orientée vers la technologie ; cette infrastructure aurait aussi pour effet de créer les conditions idéales pour la réalisation des percées technologiques identifiées plus haut, et pour améliorer de façon radicale la position de l’industrie face à ses concurrents.
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